wandering queer

brouillon, dans le désordre et au crayon gris

des pieds et des mains 28 juin 2012

Tu parles avec les mains, tu…
tu parles avec les pieds.
Est-ce que je lis sur les lèvres ?
Est-ce que tu lis sur les mains ?
Est-ce qu’on peut lire sur des pieds ?
Je fais des pieds et des mains,
je me démène
pour te comprendre
tu fais des mains et des lèvres
et – je – ne – comprends – toujours – pas.
Mes mains sont plus précises que ta bouche
Est-ce que tu lis sur mes pieds ?
Ar – ti – cu – ler
chaque signe, un doigt après l’autre.
Des sons qui s’échappent
j’ai la bouche qui m’échappe
je m’évade par les mains.
Et si je ferme les yeux,
j’entends plus rien.

 

Tu écoutes avec tes mains
chaudes
posées sur la peau
Est-ce que tu lis sur les corps ?
Souffle, chaleur, rythme,
fluides et cassures,
tensions.
Tu vois à l’intérieur
et tu écoutes les secrets
avec tes mains.
Tu observes et puis
tu soignes,
infaillible.
Et si tu fermes les yeux,
tu comprends tout.

 

Tu parles avec ton poing
serré
tu parles de résistance et de rage
Est-ce qu’ils lisent dans ton poing tendu ?
Colère, force, détermination
la rage de la revanche.
Et si je ferme les yeux,
j’aurai la force de frapper.

 

J’aime avec ma main,
mes doigts, mon poing.
Qu’est-ce que je lis dans ton ventre ?
Immense et indicible.
Et si on ferme les yeux,
nos ventres explosent.